Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce Megalodon pour la première fois. Fasciné par les requins et passionné de films et de récits les mettant en scène depuis ma plus tendre enfance, c'est tout naturellement que j'ai commencé l'ouvrage avec beaucoup d'intérêt, seulement je ne savais pas s'il s'agissait d'un roman sérieux et scientifique sur un hypothétique retour de l'ancêtre monstrueux du grand requin blanc, ou un bouquin de série Z grand guignol digne d'une petite adaptation sur Sci-Fi du dimanche soir. Et bien le bouquin se situe pile au milieu. Ni une série A, ni une série Z, une petite série B vachement plaisante, du niveau d'un Peur Bleue de Renny Harlin pour l'équivalent cinématographique, qui a d'ailleurs été mon film de chevet pendant de longues années.
Enfin bref tout ça pour dire que Megalodon m'a beaucoup plu et que je l'ai dévoré en deux jours tant j'ai été pris par l'histoire et ses multiples rebondissements. Steve Alten n'est certes pas un grand romancier, il maîtrise pourtant le sens du rythme et évite de tomber dans le piège des petits écrivains qui se prennent pour Tolkien et font des pavés pour décrire chaque lieu et chaque personnage. L'avantage d'Alten, c'est que son écriture est concise et va directement à l'essentiel, ce qui permet à l'auteur de développer son intrigue et de multiplier les nœuds dramatiques dans la limite des 350 pages qui composent le roman.
Celui-ci se divise clairement en deux parties, l'avant et l'après première rencontre avec le Megalodon, et ces deux parties se révèlent plutôt différentes quant à leur tonalité. Par tonalité, j'entends la posture de l'auteur face à son sujet. Je ne suis pas un expert biologiste et océanologue, mais j'ai trouvé la première partie non seulement extrêmement intéressante sur le plan dramatique mais également d'un point de vue scientifique. L'écrivain nous place dans une attente qu'il étire au maximum, mélangeant tension et dévoilement de manière savamment dosée. La descente dans la fosse des Mariannes est bluffante tant elle est bien écrite, prenante et terrifiante. A ce moment là, le roman est à son apogée car on rivalise très clairement avec des séquences des Dents de la mer.
Arrive ensuite la seconde partie qui pour le coup donne au livre son allure de série B. Même si Alten maintient un climat de suspense et d'angoisse, on passe clairement dans un autre style, se permettant même (notamment sur la fin) des passages à la limite du grand guignolesques qui m'ont un peu déçu face au ton très « sérieux » de la première partie. Pour donner une idée, c'est comme si la première partie avait été réalisée par Spielberg et la seconde par Renny Harlin. La première partie c'est Les Dents de la mer, la seconde c'est Peur bleue. Ça résume assez bien la chose selon moi.
Ce qui fait qu'en fin de compte, le roman est toujours diablement intéressant mais perd en qualité horrifique dans sa seconde partie. Il reste pour autant un très bon roman, à réserver surtout aux fans de requins.