Mélancolie française par Yupa
Zemmour profite (profitait?) du naufrage idéologique de la droite libérale pour redorer le blason de la droite à papa, la vraie qui sent le vieux bois: on entend presque le livre grincer en l'ouvrant.
Le problème c'est que son essai est à la limite du roman: en utilisant les mêmes procédés narratifs que dans ses livres précédents (phrases très affirmatives, références sans rigueur), il tisse à son personnage principal, la France, des passés et des destins dont les aléas sont beaux dans leur tragédie et resplendissants dans leur gloire. A la manière des plus grands romanciers soviétiques, il se pose en héritier de l'alléguchronie, une description enjouée de ce qu'on aurait aimé de beau et de grand.
On y croit pas une seconde, mais on admire finalement l'Amour que porte ce cher Eric à la patrie qu'il fantasme, et on imagine sa déception devant ce qu'elle sera, quoi qu'il arrive.