Une mémé
Un livre autobiographique qui m'a touchée en pleins cœur avec des ressemblances avec ma propre histoire. J'ai corné une dizaine de pages car ce livre est magnifique, il déborde d'amour pour cette...
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le 4 avr. 2015
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On a tous une relation particulière avec nos grands-mères. Certains d'entre nous pensent à elles comme un monstre dans son enfance, incarnation de ce qu'il faudrait éviter de devenir. D'autres l'aimaient et le respectaient infiniment, avant et après son décès, comme une figure totem de son enfance. Pour ma part, mes deux grands-mères sont les deux personnes qui ont toute ma tendresse, les seules d'ailleurs. Pour nous tous, le même point commun : un Monument de notre enfance.
Torreton, évidemment, fait parti de la deuxième catégorie (sans blagues ?). Il a compris qu'une mémé, ça parle à tout le monde, c'est à la fois totalement personnel et impeccablement universel. Cependant, il a compris aussi que la facilité était à portée de mains. Suffirait de raconter ses souvenirs, et pis voilà. D'autres l'ont fait (exemple le plus récent, Daniel Pennac), pourquoi ne pas le faire aussi ? Bah non. Ici, on plonge dans sa mémoire. Qui dit mémoire dit fouilli, qui dit plonger dit s'y mêler. Sans jamais franchir la ligne de l'impudique, nous découvrons avec plaisir le portrait d'une campagnarde (utilisant encore le terme "grande ville" en 1990 !), qui a su conserver les choses simples (donc essentielles) dans son train de vie sentant la confiture de fraises. Tout transpire la malice, la tendresse et le romantisme discret des petites gens ; et puis, soudainement, rappel de la mort, rappel des souvenirs grisés, rappel des nouveaux souvenirs qui n'existeront jamais ! Torreton se mue alors en homme amer, confronté au temps qui passe et aux comparaisons de son époque avec celle dans laquelle sa grand-mère a vieilli (constat que je partage malheureusement -sauf politiquement, faut pas déconner non plus), face-à-face avec lui-même via son face-à-face avec la vie de sa grand-mère. Des clichés défilent, bien sûr. Ce choix de lecture peut la rendre ardue par moment, malgré son nombre de pages. Mais on est touchés. On n'a pas pitié, on ne cherche plus à s'y reconnaitre... Non, nous sommes juste sincèrement touchés.
Ce bijou, qui ne regarde jamais son propre nombril, ne voit qu'un seul horizon : l'amour qu'on peut encore donner. Cela donnera certainement envie, alors, pour ceux qui ont encore leurs grands-mères de les appeler "Mémé". Justement, parce que ça se dit plus.
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le 13 oct. 2018
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