C'est un livre que j'ai voulu lire depuis sa sortie. J'ai attendu patiemment jusqu'à l'avoir pour Noël, tout en me torturant en lisant des critiques sur le net qui vantaient les qualités de ce roman. C'est dire que je l'attendais avec confiance, sûre de lire un bon bouquin.
Et bah la déception est grande. Peut-être est-ce que j'attendais trop de ce livre, ou alors que c'est le genre de narration qui me correspond pas, je sais pas.
Le livre est bien écrit, très bien écrit. C'est pas vraiment ça le problème. Le problème, c'est que l'écriture manque d'un certain rythme. Il y a TROP de descriptions, qui se ressemblent toutes ; oui, M. Jaworsky, on a compris que le monde celte antique est super cool, qu'il y a de la nature et du mysticisme partout, que c'est beau, que ça sent bon. Il serait peut-être judicieux de développer AUSSI une psychologie pour votre personnage principal, non ?
Parce qu'on a un tiers du bouquin qui est consacré à la description de ces paysages enchanteurs, mais très peu de pages, en comparaison, consacrées à Bellovèse. Alors c'est peut-être parce que je suis pas fan de la première personne, mais j'ai trouvé ce personnage un peu... creux. Il a pas vraiment de défauts, mais en même temps on peut pas dire qu'il soit doté de grandes qualités. J'avais l'impression que c'était un ado (et un enfant) un peu comme les autres, ce qui tue complètement la puissance héroïque que doit dégager habituellement un personnage comme ce futur roi des Celtes. C'est dommage car tous les autres personnages (hormis son frère, que j'ai trouvé vraiment insupportable) ont un fond, une personnalité et dégagent une certaine empathie, un certain charisme (le druide raté Suobnos ou le guerrier Sumarios sont assez cools, par exemple).
Après, il y autre chose qui m'a gênée, c'est le schéma narratif. Jaworsky adopte un schéma style "mise en abîme". Dans l'idée, ça peut être super sympa, et c'est vrai que c'est assez original de raconter l'histoire, dans une histoire, dans une histoire (même si hélas les descriptions viennent tuer le rythme de cette narration). Mais à la fin, quand on sort de cette mise en abîme... on a l'impression d'avoir lu tout ça pour rien. Le principe de la mise en abîme, c'est de donner petit à petit des informations-clés, et là il y'en a pas, des infos-clés. On pourrait lire le livre sans les 80% de mise en abîme qu'on comprendrait parfaitement la fin. Ce qui est dommage, quand on essaie d'être original dans ce genre aussi codé qu'est la fantasy.
Bon et puis, pour lire ces 300 pages, j'ai mis presque une semaine, et le lire m'était devenue presque une corvée (les pages de descriptions...). Donc, quoiqu'on me dise, c'est déjà mauvais signe à la base.
J'attends de lire les deux autres romans du bonhomme avant de juger la valeur de son travail, mais je ne pars plus du tout confiante...