Dans cette fausse autobiographie qu’est Mémoire d’un vieux con, Roland Topor nous raconte « sa » vie, celle d’un artiste-peintre génial ayant traversé le XXe siècle en révolutionnant l’art.
Bourré de second degré et d’ironie, les premiers chapitres sont plein d’un humour malicieux. Agréable à lire, le récit est sympathique. Malheureusement l’amusement tend à s’estomper sur les deux derniers tiers car on ressent l’incapacité de Topor à aller au delà de son concept initial.
Au bout de quelques dizaines de pages, l’auteur et personnage principal côtoie absolument tous les artistes, tous les écrivains, poètes, stars et autres célébrités de son époque dans un grand pot-pourri chorale.
Sans vraiment trouver de structure, le livre devient un prétexte pour montrer que le personnage principal a tout inventé (cubisme, surréalisme, tous les grands chef d’œuvre sont inspirés de son œuvre) et que les autres n’ont fait que le copier, en France mais aussi dans d’autres pays, car quand Topor a fait le tour des gens célèbres en France, son personnage se rend aux États Unis et rebelote, puis en Russie et rebelote, puis en Italie et rebelote…
Topor peine à nous divertir, il y arrive occasionnellement au détour de ses nombreux clins d’œil amusants et un peu faciles, ou bien lorsqu'il fait montre d'un humour noir savoureux durant le nazisme, mais le récit ne propose pas grand chose d’autres et souffre de l’enlisement répétitif dont j’ai parlé.
Ne vaut pas vraiment la peine d’être lu, on préférera regarder un épisode de Télé-chat…
Livres lus + Avis objectif d'un expert littéraire