Difficile de lire et surtout de critiquer un livre tel que celui-ci. Comme toute biographie j'imagine que l'on aime à priori en fonction de la personne dont la vie est contée plutôt que la forme ou bien d'autres considérations littéraires intrinsèques à l'œuvre.
Parti de ce constat, il est clair que je ne suis pas un fervent lecteur de De Beauvoir, peut être pire, je n'avais lu aucun roman/récit d'elle avant celui ci. Je connaissais évidemment sa vie à la ville, notamment sa sulfureuse relation avec JP Sartre dont en revanche la vie et la vision m'intéressent.
J'ai peut être donc mal abordé ce récit en pensant que peut être j'y trouverai les prémisses de la philosophie prônée par le couple durant toutes ces années. Peut être aussi ai-je eu le malheur de lire le quatrième de couverture où pouvait se lire quelques phrases du récit, notamment un passage où (comme par hasard) De Beauvoir parle de Sartre. Ce passage n'étant en fait que la toute fin du récit, la majeure partie de celui ci se concentrant sur la vie enfantine et adolescente de De Beauvoir.
Et somme toute, c'est là que le bât blesse. L'écriture est soignée, le récit se lit bien, n'a pas fondamentalement de lenteur en tant que telle, mais en revanche j'ai trouvé qu'il manquait cruellement d'intérêt. J'ai du mal à comprendre après avoir lu ce récit quel était réellement le besoin de De Beauvoir de raconter son enfance, celle ci n'apportant que peu de profondeur à la compréhension de la vie qu'elle a pu mener par la suite, ou de sa relation avec Sartre. Le livre n'est finalement que le portrait d'une enfance somme toute assez banale, et même si effectivement on peut y trouver quelques vérités mises en avant, le tout se noie malheureusement dans des considérations bien impropres à la philosophie, notamment la suite des amours valétudinaires de l'héroïne, et des considérations très adolescentes de celle-ci et n'ayant que peu d'intérêt en somme.
J'ai voulu voir à travers le récit et cherché à travers les "j'aime Jacques, je n'aime pas Jacques, j'aime Zaza, j'aime Poupette" (les surnoms participent un peu à l'ambiance générale très candide du récit) le vrai message passé par De Beauvoir, mais ne l'ai décidément pas trouvé. L'un dans l'autre je crois que j'aurais plus apprécié le récit s'il avait été moitié moins long (et je n'ai pas de problème contre les longs livres, un de mes livres préféré est le Comte de Monte Cristo), ici finalement tout semble dilué, et au final terriblement long et ennuyeux.
Je crois que j'aurais du commencer par lire autre chose d'elle, peut être aurais-je abordé autrement ce livre, mais j'en doute, à vrai dire, je crois que j'étais mieux destiné à lire "La Force de l'Âge" qui correspondra très probablement plus à mes attentes biographiques de Simone de Beauvoir, mais ça reste à prouver...