J’ai failli ne jamais lire Mémoires de la forêt pour une raison idiote: sa couverture. Cette image de renard dans la lumière du soir, parmi les chênes centenaires sentait le kitsch des couchers de soleil de carte postale. La lecture du roman m’a fait … le même effet. Chaque phrase est baignée dans une lumière doucereuse et bienveillante. On comprend que l’auteur a voulu compenser la noirceur du sujet (Alzheimer) par une surenchère de câlins. Mais trop c’est trop.
A l’image de ces chocolats à la guimauve que boivent à répétition les personnages du roman, quand il y trop de sucre, trop de gentillesse, on arrive à l’écœurement. Le choix même d’en faire un roman animalier semble artificiel et juste prétexte à de la mignonnerie (On est bien loin du Vent dans les Saules ou de Jefferson). Le héros et narrateur a en outre ce irritant coté monsieur parfait classique des romanciers débutants (effet dit Mary Sue). Je me rends compte que ma critique devient plus acide que ma première intention et un peu infidèle au relatif plaisir que j’avais malgré tout pu y trouver. Comme une indigestion après une orgie de sucrerie?