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Quiconque se souvient d'avoir vu Bertrand Tavernier intervenir, avant et après la projection de son exceptionnel documentaire, Voyage à travers le cinéma français, connaît la passion et la culture hypermnésique de ce cinéaste qui fut avant de faire ses premières armes, et pendant toute son existence, un ardent cinéphile. Parler des autres réalisateurs, américains notamment, il savait le faire avec enthousiasme, mais on espérait un jour le voir se retourner sur son propre cheminement, de son enfance lyonnaise à l`aventure du Nickel Odéon, le ciné-club où commencera de s`exercer sa cinéphilie, de ses années d`attaché de presse à ses premiers pas en tant qu`assistant de Jean-Pierre Melville, avant son passage à la réalisation, avec L'horloger de Saint-Paul. Malheureusement, la mort l'a surpris alors qu'il n'en était qu'au milieu des années 80, dans l'évocation de sa carrière. Il n'empêche que le récit est foisonnant, Tavernier griffant à l'occasion ceux qui l'ont trahi ou méprisé mais c'est sa bienveillance et sa générosité d'homme qui domine, à côté des plaisirs très terrestres de la bonne cuisine ou de soirées alcoolisées, le plus souvent en compagnie de délicieux compagnons, rattachés au monde du cinéma. Gorgé de détails sur la préparation et le tournage de films tels que Le juge et l'assassin, Que la fête commence, Coup de torchon ou La mort en direct, le livre évoque avec une grande sensibilité, et parfois ironie, les petits défauts et les grandes qualités de Philippe Noiret, Jean Rochefort, Michel Galabru, Harvey Keitel, Romy Schneider etc, mais aussi des techniciens de ses films, y compris, assez souvent, des sans grade. Effet le plus immédiat de ces Mémoires interrompus ? Ils donnent furieusement envie de revoir ses premiers longs métrages à la lumière de ses précieux commentaires.

Cinephile-doux
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le 8 déc. 2024

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