Oui, je viens de lire les quatre premières pages de "Merci pour ce moment" de Valérie Trierweiler, moi qui suis profondément apolitique. Oui, je l'ai téléchargé illégalement, sur un site français dont l'adresse commence par la 20ème lettre de l'alphabet et finit par "411" parce que je n'allais quand même pas payer pour ce torchon. Oui, ce sont des excuses que je présente ici, mais je voulais quand même me faire une idée.
Et franchement, 4 pages, c'est plus qu'il n'en faut.
Si je résume son propos, Trierweiler est une pauvre petite fille lâchement abandonnée par son salaud de compagnon qui fuyait ses responsabilités présidentielles en s'envoyant en l'air avec une actrice de seconde zone alors qu'il aurait dû redresser l'économie à la seule force de ses bras. Car oui, c'est bien connu, un président n'a ni désirs inavoués, ni vie sexuelle, Félix Faure et Bill Clinton ayant été des modèles de chasteté. Et bien sûr, Trierweiler est toute blanche dans l'affaire, elle n'a pas du tout essayé de s'immiscer dans les affaires de son mari (et donc les affaires nationales) depuis 2012, ce qui n'avait pas du tout amené une grande partie des Français qui la plaignent aujourd'hui à la détester à l'époque. Enfin, elle n'est pas du tout une des grandes chefs de Paris Match, et elle ne gagne pas du tout sa vie en révélant ce genre de liaisons à la presse, alors qu'elle se place en victime des paparazzi dans son livre.
Le problème, c'est que ce livre écrit par une femme "blessée" devrait n'être rien de plus qu'un "Tellement Vrai/ Confessions Intimes", c'est-à-dire de la merde imprimée pour que les gens se sentent mieux. Sauf que la violence de l'écriture (je ne parlerai pas de "style", il ne faut pas exagérer) est mise au service d'un message politique digne du FN:
"Hollande m'a trompée = Il a trompé les Français et fui ses responsabilités = Tous des pourris!"
Mais bon, on ne pouvait pas en attendre plus de la patronne de Paris-Match.
Dieu sait si je ne suis pas un Hollandais convaincu, je ne l'ai jamais été. Mais même après tout ce qu'il a fait (ou plutôt, ce qu'il n'a pas fait) en tant que président, il ne méritait pas ça.