Metal
6.8
Metal

livre de Janis Jonevs ()

Deux bonnes raisons, originales, pour lire Metal de Janis Jonevs : primo, il s'agit du récit d'une adolescence dans la petite ville de Jelgava au milieu des années 90 ; secundo, d'une immersion dans une "culture" rarement évoquée en littérature, celle du Heavy Metal, qu'il soit Doom ou Trash. Pas convaincus ? Eh bien, ce premier roman autobiographique d'un auteur letton est devenu un véritable phénomène de société depuis sa parution en 2013. C'est que ce roman d'apprentissage, écrit avec verve et sans chichis stylistiques, déborde d'ironie et de ... tendresse, sous des dehors on ne peut plus pittoresques. Le héros du livre, naturellement prénommé Janis se cherche et croit se trouver, lui le garçon bien élevé, au lendemain de la mort de Kurt Cobain, en plongeant la tête la première dans le chaudron du Metal, avec une poignée d'amis aux surnoms aussi poétiques que La mort, Chaton, Zombis ou La débrouille. Et c'est parti pour 300 pages d'aventures un tantinet absurdes que la mémoire du romancier rend croquignolettes en soulignant le sérieux de la quête de ces adolescents persuadés de faire la nique à la société. On est de plain pied dans cette Lettonie profonde qui vient depuis peu de se défaire de l'étau soviétique. Par la bande (dans tous les sens du terme), Metal raconte aussi l'émancipation d'un pays qui tente de se forger une identité. Le gros son qui perce les tympans comme symbole d'une période historique et d'une épopée générationnelle, c'est plutôt bien joué. D'autant que les 50 dernières pages, dans le genre "La nostalgie n'est plus ce qu'elle était" fait fort avec son héros rangé des guitares extatiques qui, dix ans plus tard, revisite ses amours métalliques d'antan en découvrant que le plombier venu réparer sa chasse d'eau n'est autre que l'un des musiciens qu'il adulait une décennie plus tôt. Le final du livre est on ne peut plus rock. Et très finaud comme tout le reste de ce roman vraiment pas comme les autres.

Cinephile-doux
6
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le 17 déc. 2016

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