Il y a des soirs, je vous jure, où l'on s'endort en pépiant de bonheur. Ce sont les soirs où l'on finit, les yeux fatigués et secs ne plus avoir bénéficié du clignement humidificateur, un livre qui vous aimante le regard et le cerveau. "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi" et "La mécanique du coeur" faisaient partie de ceux là. "Métamorphose en bord de ciel" ne déroge pas à la règle.
Pourtant, pour être honnête, la lecture des premières lignes s'était faite sur fond d'angoisse. Le narrateur avait entamé son histoire en me laissant derrière lui, cherchant des yeux la magie des bouquins précédents. Fort heureusement, le déclic finit par se produire et, portée par une poussée d'endorphine, je décollai enfin avec Tom Cloudman et parcouru son ciel en une journée à peine.
Condensé d'émotions, savant mélange de rêve et de réalité, de légèreté et de gravité, "Métamorphose en bord de ciel" est un sourire mélancolique, un soleil qui veille sur les nuages blancs où nichent les oiseaux. C'est un beau roman, c'est une belle histoire (On a les références qu'on peut). Et Mathias Malzieu est définitivement un des grands auteurs de sa génération.