Bonjour.
Triptyque fidèle à son usage théologique, "Métamorphosées" mène, en trois étapes entomologiques classiques, de la larve à la chrysalide vers l'adulte dit parfait.
Mais cette métamorphose de l'œuf est gigogne à celle, également en triptyque , de la jeune fille faite femme pour devenir mère.
Et pas seulement. De la mère surgit plus tard un autre être, métamorphose de chitine : la vieillesse. Être "parfait" ?
D'un univers clos comme un œuf (la mère et l'école), on s'évade d'une forme sexuellement mal définie (relation équivoque de l'amitié des garçons) pour un univers de nature (fleurs, herbes, arbres, brumes...) croulant sous la sexualité brute, univers élargi à celui des dieux ; pour passer de l'univers des olympiens d'Ovide à celui de Kafka, pour rejoindre la métamorphose adulte d'une vie d'être humain, et plus précisément celle d'une femme (enfance blonde, nymphe de blancheur candide, femme gravide réceptacle de transmission de vie, puis mère, et enfin vieillard indéfini sous sa carapace "insecti-forme").
Par moments désorienté comme peut l'être la vie humaine parfois perdue de la cave au grenier jusqu'au jardin, le lecteur tombe dans ce roman mêlant avec force poésie et philosophie. Ouvrage bien tissé dont on ressort persuadé de n'avoir pas perdu son temps dans cette plongée entre les dieux, la nature et les hommes. Comme d'un bain des origines, riche et régénérant. Pénétrant.