Bonjour.
Un itinéraire philosophique sinistre dans un univers kafkaïen de fin du monde, ou plus exactement d'un monde fini, comme post-apocalyptique. Un voyage jusqu'au centre du monde, comme enroulé sur lui-même en spirale sinueuse ruisselant en un sous-sol d'héliciculture . Pour ne déboucher, comme en toute bonne philosophie, sur rien de concret, sinon sur l'angoisse humaine avide d'ailleurs.
On peut y voir aussi l'angoisse du monde de la Guerre Froide où, sous la menace des mégatonnes, l'on cherchait à passer "de l'autre côté". Ce qui est bien une image chère tant à la psychose, à psychologie et à la psychiatrie qu'au monde bipolaire est-ouest de l'après guerre en occident. Psychose redevenue si actuelle, un demi-siècle plus tard, par les bons soins de certains génies politiques contemporains.
Un traitement lugubre, angoissé et magistral dans une ambiance irrationnelle de terreur sourde, de cauchemar, aux épées de Damoclès suspendues au fil tenu de la science nucléaire et de la diplomatie, dans un environnement obsessionnel, détruit, visqueux d'absurdité et de laideur irrespirable.
"Une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien."
Peut-être. Mais qui se répète.
Trois acteurs, une caméra, des bouts de ficelle. Du grand cinéma.