Ai-je besoin d'expliquer en quoi ce livre m'a d'abord attirée sur les étagères de la librairie ? Une couverture d'un rouge vif, le mot "vampire" dans le titre : voilà qui suffisait à ce que je m'en empare pour lire la 4ème de couverture avec curiosité.
Mais là où très souvent je m'arrête à ce résumé car rares sont les romans récents à réellement m'intriguer (dommage, car j'en suis friande), celui-ci promettait un périple rocambolesque conté par un vampire bisexuel cynique et étrangement attachant. Ni une, ni deux : je prends.
Verdict : Métaphysique du vampire est, à mon sens, un bon roman d'urban fantasy qui se prend juste assez au sérieux pour nous faire entrer dans son univers et qui a suffisamment d'autodérision et de recul pour se démarquer des romans dans son genre et offrir une expérience de lecture un tant soit peu originale.
Le personnage principal campe très bien son rôle de narrateur à la première personne, d'ailleurs à ce titre, il serait de bon ton que je développe. Écrire à la première personne peut sembler un moyen aisé de faire pénétrer un lecteur dans l'univers : on adopte le point de vue de quelqu'un qui fait partie de ce monde et qui accepte de nous l'expliquer. Cependant, la première personne apporte rarement plus que cela au roman, et pour une bonne raison : le narrateur lui-même semble ne pas être fait pour ce "je". Les romans utilisant correctement ce point de vue sont ceux qui choisissent un personnage fort ayant un caractère qui va s'accorder avec l'utilisation de la première personne tout en apportant sa personnalité à cette dernière. En d'autres termes, il ne suffit pas de faire dire "je" à un personnage, il faut que ce dernier s'impose dans ce mode d'expression avec un certain charisme, si j'ose dire.
Métaphysique du vampire est selon moi un exemple de bonne utilisation de la première personne : Navarre est un personnage suffisamment égoïste et original pour que son point de vue nous apparaissent non pas comme une facilité scénaristique mais comme une évidence. Ses pointes d'humour et son détachement sont ce qui fait de Métaphysique du vampire un roman très agréable à lire par son originalité.
Notons par ailleurs que l'auteur brasse plusieurs genres dans les différentes nouvelles qui composent ce livre : fantasy, cyberpunk ou encore SF. Une diversité appréciable qui permet parfois de nouvelles perspectives vampiriques et qui donne à l'univers de l'auteur une densité toute particulière.
En bref :
- Amateurs d'urban fantasy et de littérature vampirique originales, c'est un roman qui pourra répondre à certaines de vos attentes.
- Le personnage de Navarre peut paraître difficile à supporter au premier abord, mais on s'y fait rapidement : on s'y attache, même.