Le bruit de la pluie sur le bitume, les essuie-glaces qui se mettent en marche. Un taxi s’arrête. Je n'ai jamais pris les transports en commun... La compagnie des gens me débecte et les supporter me paraît inimaginable. Vous feriez comme moi si vous saviez.
- Ce sont des monstres.
Ils se cachent sous des manteaux de fourrure tout juste achetés chez le marchand et des imperméables de pédophiles avec le trou pour laisser passer la queue. Ma vie n'a jamais été heureuse. Ma mère est morte à ma naissance et mon père passait ses journées à jouer ses économies. Mon éducation, c'est la peur des autres.En sortant du taxi, je suis rentré chez moi. Cette masure qui craque de partout comme une vieillarde. Là, je lis, un livre qui parle de moi.
- Je lis Microfictions
...
Le postulat, quand j'ouvre Microfictions, c'est que Régis Jauffet me propose une multitude de portraits, durant chacun 2 pages.
Et l'auteur de décliner cette formule en mettant en avant des fragments de vie, de peintures partielles, laissant au lecteur le soin de les finaliser.
C'est en tout cas ce que j'ai aimé à faire, en prenant en point de départ ce que m'en dit l’œuvre.
En naviguant entre ces microfictions, mon esprit s'est laissé aller à des divagations morbides.
Ces délectations des récits de pédophiles, de femmes objets, de meurtriers et autres joyeusetés du genre humains m'ont emporté.
L'auteur portraiture non sans une certaine redondance, l'Homme, la bête.
Par une capacité à en dire tant avec peu de mots, les Microfictions évoquent, dépassant leur statut.
Pour peu que l'auteur se laisse aller à des éclats entre deux portraits parfois inégaux, et c'est le drame.
Cette écriture, redoutablement efficace donne aux personnages une proximité avec le lecteur qui, malgré l'accumulation des courtes histoires, pourra se rattacher à un type d'individu, des types de la vie comme de la littérature.
8, overdose/10