Micro-fictions, méga-redondances ?
Un bouquin de Régis Jauffret c'est toujours l'occasion de croiser des bourreaux d'enfants, des bâtards ingrats, des épouses infidèles et leurs maris violents, des instituteurs ou des prêtres pédophiles, des flics meurtriers, des cadavres mis au frais et toutes sortes de névroses individuelles ou collectives.
Alors bon, on achète ce bouquin pour avoir des petits contes à lire à sa copine histoire de déconner un coup et de poser l'atmosphère au lit avant le câlin du soir.
Ah que les premières lectures étaient épiques ! Une plongée dans les pensées mesquines, les perversités quotidiennes, les vices ordinaires enfouis en chacun, tout cela porté par un sens aiguë de la métaphore filée ambitieuse: un pur délice.
Mais, ce livre contient 500 micro-fictions, alors après quelques pages on perçoit un élément de narration à l'avance, on croit comprendre en quelques lignes ce qui va suivre, puis on jurerait reconnaitre une histoire déjà lue, et pour finir on se lasse de ces innombrables récits déjà entendus. Ainsi on finit par poser le livre en espérant le grappiller plus tard, mais le mal est fait, les fictions n'accrochent plus autant, alors on le prête aux potes qui adorent... le temps de lire les cinquantes premières histoires.
Difficile à noter donc: après vingt pages j'aurais mis 9, après cent plutot 8, après m'en être coltiné la moitié et en essayant de me souvenir de mon enthousiasme premier je laisse un 7.