C'est tout à fait par hasard, intriguée par la couleur rose de sa couverture que j'ai ouvert Middlesex.
Après lecture du résumé, j'ai pensé qu'aujourd'hui il n'était plus vraiment exceptionnel de traiter des questions de genre, en tout cas beaucoup moins qu'au début des années 2000. Je me suis alors lancée, par curiosité mais sans trop d'espoir d'être surprise par sa lecture.
Et quelle erreur de m'être attendue à ne pas être surprise !
Middlesex nous raconte à la première personne l'histoire folle et passionnante d'un être humain depuis la rencontre de ses grands parents à son adolescence. Si l'on sait depuis le début que l'histoire traite d'hermaphrodisme, ce n'est pas avant les 3/4 du livre que le sujet est réellement abordé. Et tant mieux ! Parce qu'une fois dépassé le côté freak show qui nous a poussé à ouvrir le livre, nous sommes plongés dans le quotidien d'une famille grecque atypique, depuis sa région natale jusqu'à son emménagement à Détroit. Et ce, depuis le point de vue d'un être qui n'est pas encore foetus.
Et puis, une rupture. La naissance du héro/de l'héroïne, qui marque le livre et le découpe en deux. La première partie, qui relate des faits comme un documentaire, depuis un point de vue lointain. Et la seconde, subjective, empreinte d'émotions et de couleurs.
Cette superbe épopée raconte plus que l'histoire d'un être humain, elle raconte celle des des Etats-Unis à la manière d'un Homère à qui on aurait donné une caméra.
C'est définitevement une lecture que je ne regrette pas et qui m'a réconcilié avec les longs ouvrages.