Cricket, cricket, cricket
Ce livre constitue la première apparition de Psmith (le p est muet, comme dans cheval), le personnage principal de Tous Cambrioleurs, un de mes livres favoris. Ici, Psmith et son ami Mike donc (d'où...
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le 3 août 2012
« Mike and Psmith » est un ouvrage de P.G. Wodehouse qui introduit pour la première fois son personnage fétiche, Rupert Smith dit "Psmith" (le p est muet). L’autre protagoniste de l’ouvrage, qui y possède le rôle principal, est Mike Jackson, dont la femme Phyllis sera l’un des personnages secondaires de « Tous cambrioleurs ». Il est d’ailleurs à noter que le roman fut d’abord publié sous le titre de « Mike ».
Le livre s’ouvre sur un paisible déjeuner de famille chez les Jackson, famille bourgeoise à la progéniture innombrable. Le plus jeune de quatre garçons, Mike, apprend une nouvelle qui le concerne au premier chef : il ira étudier à Wrykyn, école publique par laquelle sont déjà passés ses trois frangins. Dans la première partie du livre, on s’attachera à suivre les premiers pas de Mike à Wrykyn, ses exploits au cricket et ses déboires avec l’autorité sous toutes ses formes. Dans la deuxième partie, Mike se retrouve à Sedleigh, une autre école où la discipline est autrement plus sévère qu’à Wrykyn. Il y fait la connaissance du jeune Psmith – qui vient de s’inventer ce nom – déjà égal à lui-même.
Les œuvres de Wodehouse s’articulent généralement autour d’un schéma bien défini : un genre de magouille dans laquelle trempe le héros, souvent pour les beaux yeux d’une jeune femme, avec des quiproquos et des retournements de situation qui se suivent jusqu’à aboutir à un final où tout le monde sort globalement victorieux (à l’exception de ce pauvre Baxter).
« Mike » fait exception au schéma, sans doute parce qu’il s’agit d’une des premières histoires du maître. Il n’y a, dans le roman, pas vraiment de ligne directrice, de scénario qui mène les personnages d’un point A à un point B. Il s’agit simplement de conter, en quelques centaines de page, la vie estudiantine d’un adolescent.
Par contre, si le livre ne ressemble pas à du Wodehouse classique, il possède une parenté avec une certaine littérature jeunesse que j’ai jadis dévorée et adorée…
Un établissement muni d’un internat où les élèves sont regroupés en "maisons", un sport complètement incompréhensible pour le commun des mortels, mais qui semble néanmoins fasciner l’intégralité des pensionnaires, un personnage principal avec un certain dédain de l’autorité et un goût pour l’aventure, une fratrie de frangins interminable tous passés par l’école… ça vous dit quelque chose ?
Que ce soit dans « Harry Potter » ou bien ici chez Wodehouse, j’aime beaucoup la description de ce milieu étudiant, de ses traditions séculaires et des petites particularités so british qui rythment la vie des élèves. L’exhaustivité de la peinture de cette vie scolaire est sacrifiée ici au profit de l’efficacité de l’écriture et de la description de quelques péripéties trépidantes, mais la découverte de Wrykyn avec Mike fonctionne à merveille.
Il vaut mieux se renseigner un peu sur le cricket avant d’entamer l’ouvrage – la page Wikipédia et un rapide passage par YouTube suffisent largement –, même si, en néophyte complet, on peut toutefois entrevoir le fonctionnement du jeu au travers des très nombreuses phases qui y sont décrites par l’auteur. Cela ressemble beaucoup à du baseball, pour ceux qui seraient plus familiers de ce sport autrement plus répandu...
Tout ce petit monde évolue joyeusement jusqu’à ce que Mike, fraîchement débarqué à Sedleigh, fasse la rencontre de l’inimitable Psmith. Ses admirateurs, et Dieu sait s’ils sont légion, seront bien aise d’apprendre qu’à son tendre âge, le garçon est déjà un orateur impitoyable, qui sait semer la confusion comme personne et fait déjà preuve d’une certaine ignorance envers le concept de propriété. Et finalement, il n’y a pas besoin de grand-chose d’autre pour dévorer l’ouvrage.
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le 13 nov. 2016
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