Quand Jim Fergus écrit son premier roman, c’est un coup de maître. Parfait joueur, il endosse comme un gant la personnalité de May Dodd, l’une des Mille Femmes Blanches échangées avec les Cheyennes contre mille chevaux sous la présidence d’Ulysses S. Grant, président des états Unis.
On peut donc parler ici de May, personnage fictif mais Ô combien réaliste, qui nous fait voyager tout au long de ses carnets.
Livrées à une tribu Cheyenne, elle et ses compatriotes, reprises de justice, aliénées et autres exclues de la société, sont toutes volontaires pour aller vivre auprès des "sauvages" et leur donner un enfant.
Selon la vision simpliste mais naturelle des indiens, les enfants à naître seront le parfait métissage des cultures blanches et indiennes et leur permettront une parfaite intégration.
Peut-être est-il inutile de préciser que la pensée de l’homme blanc est différente ?
Femmes blanches, jamais mille ne seront, les promesses n’engageant que les imbéciles qui les écoutent. Femmes blanches, elles vont s’adapter, comprendre et finalement aimer ce mode de vie totalement différent du leur, allant jusqu'à passer "de l'autre côté".
Requiem pour la différence, ce roman plein d’humour et rédigé joyeusement est un hymne à la paix, à l’amour entre les peuples si différents soient-ils. Dénonciation de l’intolérance triviale qui vient d’où on ne l’attend pas. La guerre ? Pourquoi faire si ce n’est des dégâts inutiles et une perte considérable de moyens.
Jim Fergus en a sous le pied... C'est tout vu
C’est à une confusion des sens que nous invite Fergus. Ici point de repères temporels, les indiens vivant au rythmes des saisons et n’ayant que faire de l’heure. Leur innocence est aussi palpable que leur barbarie et les deux vont sans aucun doute de pair. Foin de l’indien totalement victime de l’homme blanc, ici des vérités sont dites, la différence étant que les indiens ne sont pas détenteurs du bien et du mal. Chose que les blancs connaissent depuis l’aube des temps… à croire que le jardin d’Eden leur était réservé