Ecrit à une époque où Balzac était très heureux, Modeste Mignon est une oeuvre débordant de joie de vivre. En effet, loin de certains drames que l'écrivain a l'habitude de concevoir, l'oeuvre en question élude constamment les moments tragiques pour se concentrer plutôt sur un certain comique de situation où le marivaudage n'est jamais loin.
C'est ainsi qu'on suit un jeune homme qui, pour séduire la fille de ses rêves, entretient une romance épistolaire avec elle où il se fait passer pour un écrivain de renom. Lors de leur première rencontre, il devra assumer ses mensonges comme il le peut, d'autant plus que le véritable auteur sera dans les parages.
Cent ans à l'avance, on se croirait dans une comédie burlesque hollywoodienne (screwball comedy) comme savait les réaliser Georges Cukor ou Leo McCarey et l'on s'amuse à imaginer James Stewart dans le rôle de l'amoureux transi tandis que Cary Grant incarnerait l'écrivain célèbre.
Bref, avec ses atours enchanteurs, Modeste Mignon sonne comme un hymne à l'allégresse et démontre tout le talent de Balzac pour donner à ses récits des tonalités bien précises. Une vraie réussite !