sans queue ni tête
La couverture est amusante. Le livre moins. Il raconte l'histoire de Surunen, philologue, homme engagé qui décide d'aller délivrer lui-même un prisonnier politique dans une dictature d'Amérique...
Par
le 27 déc. 2019
35 romans publiés en Finlande, 16 aujourd'hui traduits en Français. D'un côté, on piaffe d'impatience entre chaque livraison, de l'autre, on ne peut que se réjouir d'avoir autant d'inédits à lire bientôt même si l'attente est parfois longue. Douce torture. L'écrivain dont il s'agit est bien entendu Arto Paasilinna dont les aficionados ne rateraient pas un seul de ses livres pour une empire. Parce qu'il y a à chaque fois garantie de partir pour un voyage original, burlesque et déjanté, loin des romans graves et fort sérieux que la la littérature contemporaine (avec un L majuscule) nous offre sans modération. Bref, en un mot comme en cent, un nouveau Paasilinna, c'est un peu de bonne humeur dans un monde qui préfère la tristesse et le drame à l'humour et à la comédie. Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés se situe chronologiquement entre Le fils du dieu de l'orage et La douce empoisonneuse. Il date de 1986, presque trente ans mais a encore toutes ses dents (dures) avec son atmosphère légèrement surannée, notamment dans sa deuxième partie qui se déroule dans le pays de Vachardoslavie lequel, comme chacun le sait, se situe à l'est de l'Autriche et au sud de la Pologne. Grosso modo. Et que vient faire Surunen en cette inhospitalière contrée communiste ? Libérer des opposants au régime bien entendu puisque notre héros finlandais a décidé sur un coup de tête humanitaire qu'il était temps de faire quelque chose contre les gouvernements qui font fi de la liberté d'expression. Une bonne occasion de rétablir la balance puisque notre homme venait auparavant d'accomplir un acte d'éclat dans le sinistre Macabraguay, ce pays frontalier du Honduras, dont la honteuse dictature militaire est, comme personne ne l'ignore, soutenue par les impérialistes américains. Les aventureuses pérégrinations de Surunen ont beau sembler loufoques de prime abord, et l'on s'en délecte, elles n'en sont pas moins un bon coup de pied dans l'arrière-train des absolutismes de tous poils. Derrière le satiriste Paasilinna se cache un humaniste. Dans ce "dernier" roman, il n'y va pas avec le dos de la cuiller mais c'est que ce qu'on aime chez lui, une bonne louche de loufoquerie dans un récit sans temps morts qui obéit à sa propre logique et balaie toute contradiction. Du nanan ? Assurément !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 5 janv. 2017
Critique lue 172 fois
D'autres avis sur Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés
La couverture est amusante. Le livre moins. Il raconte l'histoire de Surunen, philologue, homme engagé qui décide d'aller délivrer lui-même un prisonnier politique dans une dictature d'Amérique...
Par
le 27 déc. 2019
35 romans publiés en Finlande, 16 aujourd'hui traduits en Français. D'un côté, on piaffe d'impatience entre chaque livraison, de l'autre, on ne peut que se réjouir d'avoir autant d'inédits à lire...
le 5 janv. 2017
En lisant le titre, on sait déjà que l'on s'engage dans un roman cocasse et parodique, le flegmatique professeur finlandais se découvre une âme d'aventurier intrépide au Macabraguay (bravo à l'auteur...
le 18 août 2016
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13