Constituées d'atomes punkoïdes
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J'avais entendu beaucoup de bien de ce roman qui, selon les termes utilisés, « cassait les codes » du polar. L’occasion était donc trop belle de s’y plonger, afin de découvrir le regard neuf sur un thème plutôt classique. Comme précisé sur la fiche de l’éditeur, de ce fait divers, l’auteur n’en a gardé que la trame, préférant finalement se pencher sur les protagonistes de l’histoire et leur existence.
De ce côté, le pari est amplement réussi. Il y a dans Molécules une psychologie très « simenonienne », très ciselée, Bergaudeau s’attachant à nous décrire les caractères de chaque personnage comme se plaisait à le faire avec brio le père de Maigret. Avec cependant, une point de légèreté, d’humour actuel, de langage plus cru, un Simenon débridé et revisité en quelque sorte. C’est ce qui fait la force de ce roman. Finalement, le meurtre même passe au second plan, devient secondaire dès que l’auteur, ne s’attardant pas sur de sordides descriptions, finit rapidement par nous dévoiler le coupable. Nous sommes donc loin du polar classique.
Malheureusement, si la plus grande partie du roman m’a réellement emballé, je suis resté sur ma « fin » si j’ose ce jeu de mot. Parce que, au détour de l’histoire, l’auteur nous gratifie soudain d’une partie narrée à la première personne, qui casse complètement le rythme et dont on se demande bien ce qu’elle vient faire là. De même, la conclusion m’a paru obscure, un ton sans doute en-dessous de l’ensemble, me laissant un sentiment de frustration gâchant un peu ma satisfaction globale.
Molécules est donc pour moi une demi-satisfaction. Si vous êtes davantage attachés à la psychologie des personnages qu’à l’enquête à proprement parler, ce livre est fait pour vous. Il aurait été pour moi une parfaite réussite sans cette fin que je n’ai peut-être pas comprise, et que j’aurais souhaitée plus en continuité et en adéquation avec le reste du récit.
Créée
le 11 déc. 2018
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