Paul Valéry, écrivain, poète et philosophe français écrit les deux pièces de théâtres contenues dans cet ouvrage intitulé « Mon Faust » dans les dernières années de sa vie. L’œuvre étant de surcroît inachevée, elle sera néanmoins publiée en 1946, soit un an seulement après la mort de l’auteur. Ces deux pièces, « Le solitaire » et « Lust » sont deux réécritures du mythe de Faust qui s’opposent et se complètent dans le même temps. La pièce « Lust », qui signifie joie contient un véritable éloge de la vie et une formulation subtile d’un idéal formulé par l’auteur, un idéal de l’amour humain où la sensibilité et l’intelligence s’unissent pour devenir une valeur unique. On retrouvera ce culte de l’intellect dans la majeure partie des œuvres de Valéry, notamment dans son excellent « Bilan de l’intelligence ». Or dans la pièce intitulé « Le solitaire », le Faust de Valéry s’exprime avec une grande amertume quant aux questions d’intelligence et de sensibilité. Le personnage du solitaire est également important dans la pièce. Il incarne une forme de nihilisme qui se caractérise par un « refus total ». Ce personnage du solitaire va jusque dans la négation de l’esprit et réfute tout ce que peut lui avancer Faust. La pièce « Lust » est, elle, beaucoup plus optimiste si l’on peut dire, l’auteur réconcilie la sensibilité et l’esprit. Ainsi Faust dit : « Le mélange d’Amour avec Esprit est la boisson la plus enivrante ». Finalement, « Lust » et « Le solitaire » se révèlent être deux pièces parallèles, mais indépendantes, qui permettent une meilleure compréhension du point de vue de l’auteur sur des questions philosophiques concernant la vie, l’homme, ou bien l’amour.