Encore un premier roman. Original, drôle et assez jubilatoire.
C'est l'histoire d'une femme dont on ne connaitra jamais le prénom qui aime follement, passionnément son mari (dont on ne connaitra jamais le prénom) depuis 15 ans.
Ils ont en apparence une vie parfaite (grande et belle maison en banlieue, métiers qu'ils aiment, deux enfants qu'elle aime beaucoup (mais pas autant que son mari...).
Dans ce roman à la première personne, la femme du mari (je vous rappelle qu'elle n'a pas de prénom) expose et révèle une dépendance affective maladive. On découvre ainsi qu'elle analyse quotidiennement et de manière obsessionnelle et compulsive tous les faits et gestes de son mari afin d'en détecter la moindre preuve d'amour et de s'assurer qu'il l'aime toujours. Et elle consigne le tout dans des petits carnets.
Les questions que soulève le livre sont multiples: Peut-on trop aimer? Pourquoi l'amour ne dure pas comme au premier jour? Souffre t-on forcément de solitude quand on est amoureux?
Ce qui est original ici est que l'auteure nous raconte l'histoire au bout de 15 ans de mariage. Les romans d'amour parlent généralement de la rencontre, des débuts de la passion ou de la rupture. Ici c'est le quotidien qui l’intéresse car l'auteure était persuadée que l'on peut vivre une passion avec un mari accessible qui rentre tous les soirs à la maison. Elle nous raconte ici la banalité de l'amour fou, de l'amour qui rend fou, en mode caustique et dans un ton féroce.
Au fil des chapitres (1 jour de la semaine = 1 chapitre) on se demande si cette femme est folle. On se rend compte que les choses sont exagérées mais dans le même temps le lecteur se reconnait parfois dans ses pensées et ses actes. C'est bien fait. Une lecture très distrayante parfaite en cette fin d'année.