Belle surprise de la rentrée littéraire 2021, Mon mari, premier roman de la jeune écrivaine Maud Ventura, nous plonge dans la tête d’une mère de famille, professeure d’anglais et traductrice, amoureuse, très amoureuse de son mari, on peut dire que même “amoureuse de l’amour” comme il est dit à un moment dans le livre.
Écrit à la première personne, ce récit décliné sur sept chapitres comme autant de jours de la semaines, raconte avec un certain humour et, au départ, avec beaucoup de légèreté, comment une femme parvient à consacrer la plupart de son temps à la relation qui l’unit à son cher mari.
Mariée depuis 15 ans, cette femme distinguée, d’une naïveté confondante, raconte à travers moult détails toutes les choses qu’elle a imaginées et mises en œuvre au fil du temps pour se rassurer quant aux sentiments de son cher et tendre. Des carnets, des interrogations, des projections dans l’avenir qu’elle fait sans cesse, imaginant toujours plus ou moins le pire pour elle.
Cette femme qui a tout pour être comblée, semble rongée par la peur qu’un jour son mari ne l’aime plus. Belle, apprêtée, à l’écoute et aux petits soins pour son amoureux à tous les instants de la journée, elle en devient obsessionnelle pour ne pas dire paranoïaque au point de mettre en place des stratagèmes incroyables (mais que l’on ne révélera pas ici) visant à éprouver l’amour de son bien-aimé.
Dans ce roman sacrément caustique, Maud Ventura dresse un portrait aux petits oignons d’une Bree Van de Kam – pour ceux qui se souviennent de la série Desperate Housewives – dépeignant un tableau coloré et assez réjouissant avec au centre cette femme qui, au fil des pages, va devenir finalement bien plus inquiétante qu’elle n’y paraissait de prime abord.
Un roman plutôt singulier, au style alerte, parfait dans ses descriptions des petits riens du quotidien, montrant une femme sur le qui-vive, obsédée par l’amour parfait. Un récit par moment pétillant, et à d’autres assez effrayant, totalement réaliste par certains aspects, ce qui le rend d’autant plus attrayant. Et si on ajoute à cela une jolie pirouette en guise de final, on aura là un premier roman très réussi qui se lira d’une traite ou presque.
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