Je ressors de cette lecture/écoute totalement sous le choc des mots et des événements décrit. Quelle serait ma réaction à apprendre que l’un de mes garçons ai pu être abusé ? Quelle serait ma réaction devant le bourreau de l’enfance, enfance à tout jamais perdue, l’assassin de l’innocence de mon garçon ? Avant d’être père, je croyais en la justice de la société, au bon procès pour ces monstres. Aujourd’hui Papa de deux petits garçons, loin de croire en la justice divine, je me demande si je serais capable d’accepter la justice de la société que je trouverai invariablement insuffisante. Quelle serait ma réaction devant mon incapacité à défendre mon fils ?
Grégoire Delacourt à travers ce tête-à-tête entre un père et le prêtre qui a violé son fils, dénonce la pédophilie dans l’église et les conséquences pour les victimes. La manipulation et la perfidie de ces individus capables du pire. L’auteur ne mâche pas ses mots lorsqu’il décrit à travers le prêtre les abus portés sur le petit Benjamin.
Ce sont les larmes aux yeux, bouleversé que j’ai écouté d’un trait Mon père de Grégoire Delacourt. Lorsque je regarde mes propres enfants, je ne vois en eux que l’innocence de leur enfance et pourtant, tout comme Benjamin, ils ne sont pas à l’abri de prédateurs.
Bien qu’Edouard, tout comme son fils, est victime de ce prêtre, on ressent la pointe de culpabilité pour avoir laissé son fils partir dans ce camp de vacances.
C’est l’esprit lourd que j’ai fini mon écoute/lecture de ce roman, le ventre noué en pensant ce petit garçon, même fictif, à tout jamais traumatisé.
Simon Duprez, trouve l’intonation parfaite pour raccompagner un texte à la fois lourd de sens et sublime.
Sur le blog: https://www.bouquinovore.com/2019/05/mon-pere-de-gregoir-delacourt-lu-par.html