Une fille souffre donc de l'avarice, tant physique qu'affective, de sa mère, pour qui rien ne compte vraiment. Sa grand-mère meurt alitée, dans sa chambre chauffée, ce qui attise encore d'un cran la tension entre mère et fille.
La rencontre avec le pasteur de la paroisse la plus proche, de cette immense maison isolée, finit par lui faire ouvrir les yeux sur le sens de l'existence, mais seulement pour un temps, semble-t-il.
Et cette maison glaciale finit par connaître le sort que sa dénomination lui prêtait, de manière prédestinée. Je vous laisse découvrir dans quelle ambiance, qui évolue au fil du livre, ce qui en fait tout le sel.
L'avarice est à l'origine de l'incommunicabilité entre mère et fille. Elle crée incompréhension, les rend taciturnes, nerveuses et revêches. Cette immense demeure, qui pourrait être un paradis, devient le réceptacle d'une pluie de frustrations et de haines rentrées. Le mépris, la colère froide semblent devenir héréditaires, et rien de bon semble pouvoir sortir de cette maison, de ce climat.
L'auteur semble prendre un malin plaisir à dépeindre des personnages qu'il déteste, par leur laideur morale, à décrire des atrocités relationnelles, des sommets de mesquinerie. Si l'ensemble est intéressant psychologiquement, quel effroi, que c'est pénible. Rien n'est épargné à la lectrice et au lecteur. La sinistrose des personnages risque de l'atteindre.