Stefan Zweig, intellectuel retiré du monde, en tout cas de son environnement originel, s'interroge, à la fin de sa vie sur la conquête et la conservation de sa liberté ; et c'est assez logiquement qu'il en vient à s'intéresser à Michel de Montaigne, penseur français du XVIe siècle. Il retrace l'histoire familiale qui a conquis le statut aristocratique avec le temps et non sans une ascension sociale méritée. Ressentant assez vite lai besoin de devenir soi en restant libre, il passe un temps important à lire, écrire et se retirer en haut de la tour de son château, alors qu'il déplore les déchirements sanglants entre catholiques et protestants ; aussi est-il devenu maire de Bordeaux.
Ses questionnements et son mode de vie ont intrigué l'auteur qui trouve ses réflexions impersonnelles, malgré son recours, un tantinet pédant, aux formules latines. Ses écrits nécessitent une maturité d'esprit au fond pour être méditées.
Ce court essai, l'un des tous derniers écrits de l'auteurs, resta aussi limpide, passionné et pudique que d'habitude. Il me paraît d'actualité face à un mauvais cycle historique que nous devons affronter. Cela m'incite à me pencher à court et moyen terme dans les pensées de cet auteur. Son utilité saute aux yeux, ou presque.
On est rarement déçu à lire Zweig.