Un roman sur l'ennui et la futilité existentiel des protagonistes.
"Moustiques" raconte l'histoire de plusieurs personnages aisés à la vie aussi vide que des palourdes ensablées. William Faulkner a réussi un tour de force : celui de se mettre à la place d'individus aussi méprisants que grotesques, aussi désagréables qu'insupportables. L'on pense au niveau de patience dont l'écrivain à dû faire preuve.
L'essentiel du récit se déroule sur la "Nausicca", le bateau de la riche Mrs Maurier, une femme pour qui la bienséance est le maître mot. Mais à une époque où les réseaux sociaux n'existaient pas, la dame devait elle-même s'élancer à la pêche aux invités. Elle se démène donc à rassembler un groupe de personnes qui l'accompagneront à sa croisière infructueuse.
Une fois trouvés et rassemblé sur le pont du transport marin, les personnages, au lieu de profiter du paysage, parle souvent pour ne rien dire.
Cette œuvre est particulière dans sa lecture car il faut avoir la foi de lire des dialogues aussi pointus que décousues. Combien de passages ai-je trouvé lourd et long... Mais c'était l'exercice que l'auteur s'était fixé il me semble; démontré du mieux possible le type de conversation que des gens futiles peuvent tenir. L'artiste du Mississippi ne se cache pas de montrer tout son mépris pour la classe bourgeoise qu'il a bien dû connaître durant sa vie.
Le récit, dans son fond, nous parle beaucoup de la relation homme femme. Et Monsieur Talliaferro, qui cherche en vain à développer sa capacité de séduction, représente parfaitement l'archétype de celui qui ne sait s'y prendre avec la gent féminine.
D'autres sujets de discussion font l'objet de ce bouquin comme l'art ou le racisme. Ses pages romancés peuvent s'apparenter à un écrit sociologique sur l' "élite" américaine des années trente.