Je sais désormais identifier les lectures médiocres qui essaient de passer en douce du côté des bons bouquins. Les signes sont discrets mais pourtant ils sont bien là. Ca commence souvent par une étrange lenteur de lecture. Chaque livre est lu différemment, je n'ai pas de rituel, mais je sais qu'en règle générale je vais lire en maximum une semaine un bon bouquin, et en plus d'une semaine un bouquin médiocre ou mauvais, ou alors un énorme pavé (comme Les Bienveillantes).
J'ai commencé Mr Peanut il y a 12 jours, pour moi c'est bien trop long, surtout que le livre ne fait que 500 pages. Ce qui pourrait me faire globalement 5 jours de lecture. Donc : je traine des pieds.
Un autre signe, est la préférence que j'accorde à certains moments à un épisode de Grey's Anatomy, alors que mon bouquin me fait de l'oeil. Et c'est rare que le livre ne l'emporte pas.
Enfin la dernière chose, qui pour moi apparaît toujours comme une révélation, le véritable signal qu'en fait je n'aime pas ce livre, c'est lorsque passé le second tiers, je commence à calculer combien de pages il me reste à lire, comme si je mesurais l'effort que j'allais devoir fournir pour réussir à mener à bien ma lecture. C'est en général au même moment que, ne lisant plus que d'un oeil, je songe déjà à ce que je pourrais lire ensuite. Et mes yeux défilent sur les pages, tandis qu'en réalité, je suis déjà entrain de parcourir ma bibliothèque à la recherche de nouvelles aventures.
Aussi voilà pourquoi je sais que je n'ai pas vraiment aimé Mr Peanut, que je l'ai trouvé long et globalement peu intéressant, même si ça et là certains passages savaient se montrer passionnants. L'ensemble est inégal, on passe de quinze pages géniales à un chapitre sans intérêt, une digression quelconque. Le rythme chronologique est quand à lui incompréhensible : on passe d'un couple à un autre, d'une époque à une autre, d'un livre dans le roman au roman lui-même.
Bref, j'ai mis 12 jours à le lire, j'ai rattrapé une saison entière de Grey's Anatomy et j'ai déjà choisi mon prochain roman depuis la page 320 : je n'ai pas vraiment accroché avec Mr Peanut.