"Regarde, Septimus, regarde !" s'écrira-t-elle. Car le docteur Holmes lui avait dit de faire son possible pour que son mari (qui n'avait rien d'inquiétant mais qui ne se sentait pas très en forme) s'intéresse à autre chose qu'à lui-même.
Il y a un sentiment de dégoût, de rancœur qui se dégage de l'oeuvre. Un tourbillon, une fresque composite liée par le néant. On est loin de Duras et de ses silences qui s'imposent. Le néant ne se trouve pas dans les interstices ; le néant se complaît dans les phrases fleuves qui se font échos. Les monologues font penser à des dialogues entre nombrilistes. Les personnages sont conscients de ce tourbillon ; ils se débattent dans les aléas du passé, du présent. Ils s'adonnent à la projection constante. Le lecteur s'embourbe dans les différents cercles, les éléments du décor dansent et nous rappellent à notre inertie. Le futur n'est que composition de fleurs, couleurs et indécisions. Ce roman sent la mort. Je n'y trouve pas d'instants de grâce. Et pourtant... Septimus et ses délires mystiques, la forme même qui dérape a réussi à me décrocher plusieurs sourires. La construction du roman est d'une rigueur...
Il est désagréable de se sentir dans plusieurs corps qui ne bougent pas, au mieux qui tombent. Alors on se lie avec les mystiques affligés, un peu à contre cœur. On s'y sent malgré tout emprisonné. La langue de Virginia Woolf non assez belle, à mes yeux, pour nous infliger un syndrome de Stockholm. Il ne demeure que le malaise, en fermant l'oeuvre. L'envie peut-être de recréer du sens.
Le "on", "nous" est maladroit. Déformation. Une déformation liée à ma lecture de Mrs. Dalloway.