J'ai été touchée par ce livre. Ce classique de la littérature américaine raconte l'histoire d'un avocat blanc défendant un "criminel" noir, dans une ville d'Alabama située dans une Amérique raciste.
Tout d'abord, l'ancrage historique fort dans une Amérique où la ségrégation fait partie intégrante de la mentalité des gens, donne une force à ce roman. L'absurdité de certains comportements, la bêtise des gens, de la société sont mises en avant, mais aussi l'espoir qu'on peut avoir que toute cette mentalité change. On assiste à l'évolution des mentalités, grâce à un plaidoyer écrit sans jamais être moralisateur, toujours dans l'intelligence et dans la subtilité. Les sujets dramatiques sont traités, avec simplicité, tendresse, humour... Seulement, cet ancrage historique ne fait pour autant pas toute la beauté de ce livre.
En effet, ce livre est écrit au travers du merveilleux regard de l'enfance, un regard empli de générosité, d'humanité, de mélancolie, de pardon. C'est cette insouciance de l'enfance et cet apprentissage de la vie qui font toute l'alchimie et le succès de ce roman. Et cela au travers de personnages, tous aussi émouvants les uns que les autres. J'ai été de suite charmée par la narration très attendrissante de Jean Louise Finch, une fillette de 6 ans, courageuse, curieuse, et innocente ; ainsi que par son frère, qui veut découvrir tous les secrets du quartier, mais qui cherche avant tout à protéger sa sœur. Harper Lee décrit le milieu familial avec tendresse, avec une justesse de ton assez remarquable, ce qui a pour effet de nous immerger totalement dans cette famille, et de nous attacher à elle comme si on en faisait partie...
Pour résumer cela en quelques mots : quelle douce mélancolie...
J'ai fermé ce roman avec regret...ce livre ne nous laisse pas indemne, et fait parti de ceux qui nous rendent meilleurs...