Il se trouve que j'ai lu Truman Capote et que son livre "de sang froid " fait référence à celui de Lee. J'ai donc enchainé.
Je dois avouer que la sélection de sens critique n'a pas été étrangère à mon choix.
Je suis un grand gamin et je suis toujours attiré par les histoires d'enfance. Et ce livre joue sur deux de mes cordes sensibles, l'injustice et l'innocence (perdu en l’occurrence). Alors, j'ai un peu craqué.
Tous les ingrédients du succès sont là : le style de Harper Lee, les choses ne sont pas dites, elles sont sous entendues, l'histoire de l'auteur, la collaboration étrange avec Truman Capote (qui revendiquera en coulisse la paternité du livre) , le succès planétaire du roman et le mystère du silence total qui a suivi sa parution, la ségrégation et la guerre de sécession en toile de fond, la qualité du narrateur, cette gamine espiègle et rebelle, l'impression que peu de choses ont changé dans ces états du sud au regard des évènements récents survenus aux USA et de l'élection de TRUMP, qui fait de ce livre un document d’actualité.
Mais ce roman est surtout un concentré d'émotion, d'abord à cause de la construction puisque la fin vous ramène au début, que le début est l'antithèse de la fin, parce que deux mondes aussi opposés que le noir et le blanc s'y rencontre à l'église, parce que derrière chaque personnage se cache une autre personne, et que l'auteur fait tomber les masques très tard, parce que l'enfant innocent et insouciant découvre que le monde des adultes est pavé d'acceptation, de renoncement, d'injustice et de cruauté.
Pour toutes ces raisons, ce roman m'a touché, mais aussi peut-être parce que je me suis identifié à Scout, car moi aussi j'ai découvert à son âge que dans le monde des adultes on dépeçait les bébés phoques sur la banquise et qu'on harponnait les baleines bleues.