Cela faisait des années que je n'avais pas ressenti cela à la fin d'un roman. Ces larmes qui perlent aux coins des paupières. Non pas seulement parce que l'on est ému par la fin de l'histoire, mais parce qu'il faut dire au revoir aux amis rencontrés au fil des pages, à la famille de Scout, que l'on voudrait nôtre. A sa lucidité, sa drôlerie et son questionnement permanent.
Harper Lee rejoint Mark Twain, et par bien des aspects, dans panthéon personnel des romanciers qui savent faire de l'enfance ce fruit doux et acide, auquel on ne peut s'empêcher de revenir encore et encore, quand on l'a goûté. Et dans mon imaginaire de grande et vieille enfant, je ne cesse de courir pieds nus, avec Huck et Scout, le long des rives du Mississipi, fuyant Joe L'Indien et mythifiant Boo Radley.
Pourquoi, mais pourquoi n'ai-je pas ouvert ce roman plus tôt ? Et surtout, combien de temps me faudra-t-il attendre de l'avoir assez oublié pour l'ouvrir à nouveau ?