Je trouve toujours difficile de lire un livre imprégné dans un temps et une culture différents, le premier tome de la mer de la fertilité ne manque pas à cette habitude.
Nous voilà plongés dans une période mal connue d'un pays à la culture mal comprise à travers l'histoire de trois personnages qui raisonnent et interprètent la vie de manière cette fois puérile, cette fois rationnelle.
Comme souvent cependant, il faut se faire un peu violence et embrasser ces multiples appartées et réflexions que nous propose l'auteur pour finalement s'attacher à ces personnages. Oui Kiyoaki est un jeune homme imbu de sa personne mais il est le produit d'une société qui évolue en accéléré et au fond de lui se cache une humanité touchante. Oui Satoro est la victime du jeu de son amant avec les traditions mais elle se révèle lucide et trouve sa voie. Oui Honda joue parfois le rôle de pion auprès de son ami mais il se révèle en effet être le plus sensible et attentionné des amis.
Viens s'ajouter à cela le grotesque des familles de chacun qui montent des plans impossibles pour sauver la face (rien que l'histoire de la perruque !), et on obtient un beau mélange à la fois contemplatif et finalement assez dynamique dans un style purement japonais.
Dans ce premier livre l'auteur fait la promesse d'une épopée poétique et philosophique séduisante.