Parfois je fais tourner autour de l'acquisition d'un livre des enjeux complètements stupides. Pour Neuromancien, je m'étais promis de le trouver comme je trouve les livres de K. Dick : en occasion sur des étals de libraires ambulants. Résultat des courses, je me retrouve à attendre depuis 5 ans de tomber dessus.
Il y deux semaines, j'apprends qu'il a fait l'objet d'une nouvelle traduction au Diable Vauvert, et je craque.
Ce qu'il y a d'étrange, c'est que je ne sais pas si j'ai lu le livre fondateur qui a inspiré les films et autres trucs cyberpunks produits depuis, ou si j'ai lu le livre inspiré des films et autres trucs cyberpunks produit depuis inspirés de la première version du livre que je suis censé lire...
On fait tout un pataquès des traductions françaises de SF Américaines, surtout celles gravitant autour de Dick dans les années 70 - 80, et parfois lire un vieux bouquin qui sent le champignon datant de cette époque est un peu une purge : On sent que le traducteur ne s'est pas foulé une seule seconde pour chercher un sens à ce qu'il écrit, et que la portée plus profonde du récit se perd dans quelques contresens étranges.
Pour cette nouvelle traduction, je ne sais pas, mais elle puise abondamment dans tout l'imaginaire de ce qu'aurait été les années 2020 si les années 1980 n'avaient pas existé. On a l'impression que tous les termes informatiques anciens ont été réactualisés à outrance, comme si ce n'était que de honteux reliquats d'une période à oublier. Ça laisse une impression étrange d'avoir lu un lire qui n'est plus qu'une posture esthétique d'un genre qu'il a créé.
Et donc ma quête n'est pas terminée : il me reste à trouver l'ancienne version pour pouvoir la comparer, et donc écumer après le COVID les librairies ambulantes à la recherche toujours de ce manuscrit originel...