"L'archipel.
Les îles. Le tore, la tige, l'amas. De l'ADN humain s'eparpillant depuis le puits de gravité vertical comme une nappe de pétrole."
Vous comprenez quelque chose vous ? Non ? C'est normal ça ne veut rien dire. Oui ? Il serait temps d'arrêter votre consommation excessive de neuro-stupéfiant. Ceci est le début de la troisième partie, page 161 de cette édition. C'est là que j'ai décidé d'arrêter ce livre réputé comme étant un chef-d'œuvre et pilier de l'univers cyberpunk. Ça aurait pu être le cas si Gibson ou son éditeur avait relu ses phrases rédigées sous acide avant de les imprimer.
Rien n'a de sens dans ce bouquin, rien n'est structuré. C'est incompréhensible, cryptique. Ça se focalise sur des détails insignifiants qui occultent l'important au point de le noyer. Ça n'utilise que des périphrases et des métaphores. Bref, c'est mal écrit, très mal écrit. Certains diront que c'est un style et que "non mais c'est que tu comprends pas, blablabla". C'est juste naze, il n'y a pas d'autre mot ! Et c'est surtout ultra frustrant d'arriver à imaginer un univers aussi fou et être incapable d'en faire quelque chose d'un minimum convenable. J'ai vraiment l'impression d'avoir un brouillon entre les mains. C'est incroyable ! Un autre exemple ?
"La chose la plus étrange qu'il avait récupérée durant son passage dans l'archipel était une tête, un buste très finement ciselé (...)"
Bon, c'est une tête ou c'est un buste ? Parce qu'une tête c'est pas un buste hein, donc pourquoi dire une tête en premier si c'est un p* de buste ? Certes c'est un détail mais c'est ça tout le temps ! C'est parfaitement insupportable à la longue.
L'édition de Au diable Vauvert m'a bien eu avec sa couverture magnifique et cette première phrase d'accroche : "Le ciel au-dessus du port avait la couleur d'une télévision allumée sur une chaîne défunte". Oui, ça c'est beau, c'est compréhensible, ça claque. Mais c'est malheureusement une des rares exceptions de périphrases métaphoriques qui fonctionne.
Vous l'aurez peut-être compris, ce bouquin est pour moi une énorme déception, pourtant j'ai essayé, j'ai lutté à chaque page, chacune des 160 premières pages avant d'abandonner face à l'évidence : je ne prends aucun plaisir, bien au contraire, c'est une souffrance de lire ce livre. J'ai voulu l'aimer, j'ai persisté mais à quoi bon se faire du mal et s'énerver à chaque page ? Je ne vais pas faire plus d'efforts à décrypter cette immondice que son auteur en a fait pour l'écrire. Un livre, c'est censé être lu donc il faut faire un minimum d'effort pour être compréhensible.
Cette critique, et je m'en excuse, se concentre surtout sur mon ressenti qui se résume en une immense frustration mais... il fallait que ça sorte.