Case, pirate informatique de talent, commet un jour l'erreur de vouloir doubler son patron. En représaille, ce dernier lui injecte une toxine qui le rend inapte à se connecter au réseau. Après plusieurs années de lente descente aux enfers, un nouvel et mystérieux employeur lui propose de le soigner en échange d'un job bien particulier...
Neuromancien est célèbre pour être le roman dans lequel William Gibson a imaginé le cyberespace, version ultime d'Internet dans lequel il est possible de se déplacer en réalité virtuelle, mais l'auteur va beaucoup plus loin que ça. Gibson développe un univers riche et cohérent, anticipation particulièrement sombre de notre monde qui trouvera rapidement un nom : le Cyberpunk.
Si les réseaux et le piratage informatique sont au centre du récit, le rapport de l'homme à la machine est aussi un thème récurrent. Dans ce roman, les humains se connectent directement aux ordinateurs, se font cloner et greffer des implants cybernétiques, il est possible de se "brancher" sur quelqu'un d'autre pour percevoir le monde via ses sens, et les programmes informatiques deviennent si évolués qu'il devient difficile de faire la différence entre l'esprit humain et la machine.
Sur pas mal d'aspect, l'avenir évoqué reste encore possible à un horizon relativement proche, ce qui rend le texte d'autant plus fascinant... et déprimant.
Cette densité de concepts abordés n'empêche pas le développement d'une intrigue riche en rebondissements. Le style abrupt de l'auteur et tous ses néologismes m'ont heurté dans un premier temps et il m'a fallu faire un effort d'adaptation, mais cela en valait la peine. Une fois "rentré dans le style", j'ai pu apprécier des scènes d'action très cinématographiques, passant du réel à la matrice avec la fluidité d'un clip vidéo.
Après une première lecture un peu compliquée, j'ai relu plusieurs fois ce roman, chaque fois avec plus de plaisir.