Irene, Jacob, Sara et George sont inséparables depuis l’université. Tous les quatre installés à New-York, ils ont vingt-cinq ans, l’âge des fêtes et du premier travail. A leur groupe s’ajoute en satellite William qui, s’il ne fait pas parti du noyau dur de la bande, navigue à leurs côtés.
Mais leur bel équilibre va se fracasser contre la réalité quand Irene apprend qu’elle a un cancer. La maladie va bouleverser leurs vies, remettre en perspective leur avenir.
Ce livre est un peu la rencontre entre Friends et Love Story. Tous les ingrédients y sont : du groupe d’amis soudés auquel on a envie d’appartenir à l’ultime épreuve de la maladie.
Toute la première partie est consacrée à la maladie d’Irene et à la manière dont le groupe se soude encore plus autour d’elle pour l’accompagner à travers traitements et hospitalisations. Mais c’est surtout la seconde partie qui m’a le plus intéressée en explorant les réactions de Jacob, George, Sara et William et leurs différentes façons de traverser le deuil.
Ce roman est un livre qui raconte avec beaucoup de précision la fin de l’insouciance et l’entrée dans un âge plus mûr où de nouvelles responsabilités apparaissent, où de nouvelles étapes permettent de construire une personnalité plus dense et plus riche. Même si cela doit passer par la souffrance et l’absence.
Rien ne sera plus jamais comme avant pour aucun d’entre eux après le départ d’Irene. Même les rapports des membres du groupe se distendent et s’essoufflent tant il est vrai que chacun affronte la perte à sa façon sans moyen de vivre cela ensemble. Le groupe s’éclate alors en individualités blessées qui cherchent à composer avec une cruelle réalité.
Le personnage de Jacob est particulièrement intéressant et attachant à travers son cheminement pour apprivoiser la douleur et le manque d’une personne aimée. C’est celui qui semble le plus profond et à qui l’auteur consacre, d’ailleurs, une assez importante partie.
Il existe quelques longueurs dans ce roman, notamment à cause de certaines descriptions qui prennent un peu de temps mais l’ensemble est plein de sensibilité et d’humanité. Un très beau roman.