New York Odyssée est loin d’être une lecture habituelle mais le pitch de départ suivant un groupe de 5 jeunes new-yorkais dont l’équilibre va être bouleversé par un élément inattendu a titillé ma curiosité.
Irène, Jacob, George, Sara et William sont les 5 personnages centraux de ce roman à la fois romantique, amicale, intimiste et finalement très aventurier.
Enfin, Irène est le point central de cette histoire, c’est elle qui est la clé du bonheur mais aussi la raison de toutes les tristesses. Personnage impalpable, plein de secret, à la fois séduisante mais instable, elle est l’amie de tous.
Cette première partie est rudement bien écrite, très bien rythmée et nous fait passer par une flopée d’émotion toujours racontée avec beaucoup de talent par Kristopher Jansma. Certains passages sont des pépites d’écritures. Jamais ennuyante et toujours rythmée, l’épopée des cinq amis est, dans cette première partie, un véritable plaisir de lecture où l’on découvre les 5 personnalités, les différends, les amitiés et la gestion du changement de chacun.
Cette première partie est concentrée autour d'Irène et de l’impact de sa maladie sur ce groupe d’ami si stable et complémentaire. On oscille entre moment drôle (scène d’ouverture) et aventure (Shelter Island). Ce passage où Jacob apprend la maladie est d’ailleurs certainement l’un des plus beau moment du livre, raconté avec beaucoup de fluidité et de simplicité par l’auteur. Mais la maladie arrive vite et l’impact qu’elle va avoir sur le groupe d’ami, mais aussi sur l’artiste qu’est Irène, va bouleverser l’équilibre léger de l’édifice existant. Finalement, on se rend compte que les réactions face à l’événement sont diverses mais quasi-universelles, ces amis, des Sara, des George ou des William, on en a souvent connu au moins un. Ils sont ci originaux et à la fois…si banals. A la différence d’Irène, intouchable, insaisissable, particulière, artiste, légère et libérée….
Et…commence une seconde partie qui décontenance, car si le livre de Kristopher Jansma est, selon moi, profondément joyeux et optimiste, elle commence difficilement. Car le lecteur doit se remettre du choc et repartir en suivant Jacob, le personnage "secondaire" le plus difficile à cerner. On le retrouve dans son quotidien, à travailler avec cas difficile chaque jour…
Dans une très longue partie on apprend à suivre ce personnage aussi secret qu’exubérant, on touche à ses faiblesses et à sa difficile reconstruction, longue, mouvementé mais très bien racontée. Irène, Jacob, Jacob, Irène, ce duo forme l’axe central de cette odyssée par cette amitié (qui parfois tend à virer à l’amour) touchante et intime entre les deux. Et c’est finalement Ella, une patiente malade et dont la tristesse et le chagrin sont les deux tares, qui vont relever Jacob.
On découvre alors au fil des mois, les reconstructions de chacun, ceux qui reprennent leur vie, ceux qui sombrent dans l’alcool, ceux qui retrouvent leur passion…Sans cesse léger, on ne tombe jamais dans le mélo psycho-dramatique cherchant à susciter la larme. C’est toujours très bien écrit et sincère.
Finalement, c’est une vraie épopée que l’on découvre, une épopée contre l’évidence, une épopée pour repartir. Sincère et léger, New York Odyssée est une vraie réussite, riche, intéressante et très touchante.