Le roman autobiographique de Nothomb le plus passionnant, selon moi.
Amélie Nothomb nous raconte le récit de son retour au Japon, ses premiers temps en tant qu'enseignante de français qui la mèneront à la rencontre de Rinri, un jeune tokyoïte.
Si leur relation connaîtra dans un premier temps le statut de professeur/élève, elle évoluera bien vite vers une relation entre amitié, affection et amour.
Le récit de cette relation est mêlé d'anecdotes et d'éléments passionnants sur le peuple japonais et la vie dans ce pays. Amélie Nothomb qui a quitté le Japon dans sa toute jeune enfance redécouvre son pays natal : ses spécificités et originalités culturelles d'une part, sa géographique et la diversité de ses territoires de l'autre. Ainsi, nous la suivons tantôt en cure thermale, en randonnée sur le mont Fudji, jusqu'à la découverte de la ville, puis au milieu d'une tempête de neige qui a failli lui coûter la vie... Si cette histoire peut paraître fourre-tout, elle me semble surtout être un réel récit de vie, relatant une période dans l'ensemble de ses expériences et ressentis.
C'est précisément ce genre de roman qui peut susciter la gêne ou le mépris de ceux qui n'adhèrent pas à la personnalité et au style de Nothomb : elle y est tout à fait honnête sur l'originalité de son caractère, assume ses défauts et ses mauvais actes, tout en énumérant et détaillant plus que de nécessaire ses victoires personnelles, s'autoproclamant ici Zarathoustra, par exemple.
Ces défauts, justement, rendent la fin bouleversante. L'injustice et l'égoïsme dont elle fait preuve et qui font souffrir Rinri, présenté comme une personne adorable et qui lui est absolument dévouée, met la boule au ventre. Les dernières pages en sont émouvantes. Dès lors que l'on se met à la place du jeune homme, il est difficile, malgré les justifications au nom de la liberté, de ne pas détester l'autrice de ces faits, de cette trahison sans regrets ni état d'âmes.
Ce livre est un récit de vie passionnant, où nous suivons l'écrivaine dans ses curiosités, ses joies, ses angoisses, ses peurs et ses échappatoires. Nous apprenons à connaître encore un peu plus Amélie Nothomb, tout en ayant l'occasion d'en apprendre encore plus sur la société japonaise. Même si certains termes japonais auraient pu être explicités (car écrits tels quels dans le texte), le tout se révèle instructif, vivant, et surtout, extrêmement intéressant et suscite le besoin de lire cette histoire le plus vite possible, d'en tourner les pages plus que de reposer le livre.
Je n'ai aucun doute sur le fait que ce roman a su convaincre ses adeptes, tout en rebutant toujours plus ceux qui la condamnent.