La première fois qu'on lit "Niourk", on l'oublie d'abord, et on s'en souvient à l'occasion de la seconde, à cause des pieuvres mutantes et du petit d'homme juché sur son ours ; on était collégien. On aimait lire tout et n'importe quoi, et on oubliait vite ce qu'on lisait. C'est peut-être grâce à des hommes comme Stefan Wul qu'on n'a pas oublié de lire.
Wul, ou celui qui se fait appeler ainsi, veut se faire passer pour un pessimiste, mais n'est pas assez lugubre pour cela. Qu'il puisse faire autrement ou non, il laisse des portes ouvertes, c'est un optimiste. Il croit à des vertus communicatives de la littérature. Il voit partout de l'espoir. Il ne raffole pas des sacrifices, mais les tient pour des maux nécessaires. On dit qu'il "date", parce que la science-fiction vieillit aussi vite que les nouveautés qu'elle met en scène.