Plus de 150 ans. Voilà l'âge qu'à ce roman, qui semble pourtant toujours aussi juste sur bien des points. Et c'en est triste...
Pas le roman cependant. Car s'il n'est pas toujours rayonnant de bonheur, il ne force pas le drame non plus. ON y suit Margaret Hale, une jeune femme qui, alors que son pére est pasteur et qu'il se pose des questions sur sa foi, va être amené à quitter son coin d’Angleterre Rurale de toujours pour rejoindre Milton, une ville des débuts de l'industrialisation. Là bas, elle rencontre Mr Thornton, patron d'une filature, mais également des ouvriers.
Et ceci n'est que le début de l'histoire, qui prendra autant de temps à nous décrire les sentiments divers de son héroïne, qu'une lutte des classes qu'elle découvre, mais s'attarde aussi sur les personnages secondaires. Ce qui est plaisant car le roman est long, s'étale sur plusieurs années, et ne les ménage pas. De fait, on peut plonger sans probléme dans cette histoire et découvrir que les problémes de l'époque n'ont, en fait, pas beaucoup évolué. La lutte constante entre les ouvriers et le patronat est toujours la même, et les pistes évoquer dans le roman pour essayer de la résoudre n'ont toujours pas été appliqués. Ou si peu si on prend en compte la lecture de nombres de livres de management. Mais au delà de ça, il y est aussi question de la découverte, par une jeune femme, du monde adulte et d'une vie qu'elle ne connait pas.
Un roman dense donc, long, et qui pourtant donne l'impression de se conclure un peu vite. Mais une réussite incontestable !