Livre lu en VO. Gros coup de coeur.
Ce livre m'a été présentée comme étant : « du Jane Austen, le milieu ouvrier en plus » et je savais, même sans avoir commencé le livre, que ça allait être un coup de coeur. Je suis une inconditionnelle de Pride and Prejudice (que ce soit le livre, la série ou le film) donc il ne m'en fallait pas plus.
Je suis tombée amoureuse de l'histoire de North and South, de ses personnages, de l'univers, de tout. Il est vrai que ça ressemble aux histoires d'amour de Jane Austen mais l'histoire ne tourne pas qu'autour de cette romance. L'univers ouvrier est bien présent, on suit la vie de la famille Higgins (et Butcher), comment ils perçoivent (et notamment le personnage de Nicholas) leur position par rapport aux « masters », aux propriétaires d'usine, ce qu'ils veulent et ce qu'ils sont près à faire pour l'obtenir.
Le personnage de Mr. Thornton est, aux premiers abords, assez détestable et pourtant, si semblable à celui de Margaret. Tous les deux sont très fiers de l'endroit d'où ils viennent et n'hésitent pas à dire ce qu'ils pensent, ce qui donnent des disputes et des désaccords assez virulents (pour l'époque). Chacun reste campé sur sa vision du monde, jusqu'à ce qu'ils apprennent à se connaître.
J'ai affiché un sourire de fille énamourée à chaque passage romantique, totalement conquise par leur histoire d'amour. J'ai adoré lire Margaret sentir ses sentiments changer pour Mr. Thornton et ne pas comprendre ce qu'il se passe, pourquoi se soucie-t-elle soudainement de ce que Mr. Thornton pense à son égard, pourquoi lui semble-t-il si important de lui dire la vérité, pourquoi a-t-elle en horreur l'idée qu'il puisse la détester. Le personnage de Thornton est assez surprenant, dans le sens où ses sentiments sont montrés et mentionnés plusieurs fois, on ressent fortement son amour pour Margaret et le dit lui-même plusieurs fois
Une des autres oppositions du roman (hormis le changement de sentiments des protagonistes), c'est l'attitude de Margaret envers Milton. Autant, au début, cette ville l'étouffe, est trop grise et ne reflète que la misère dans laquelle vivent certaines personnes (et meurent), autant, à la fin, malgré tout ce qu'elle y a vécu, elle souhaite y retourner. Elle y a construit sa vie, s'est affirmée en tant que femme dans cette ville. C'est ce changement perceptible d'opinion et d'esprit que j'aime. Sentir qu'elle commence à apprécier ce qu'elle voit, ce qu'elle vit. Comprendre avant elle ce qu'elle ressent, percevoir ses sentiments et ses tourments. Comprendre les dilemmes auxquels elle doit faire face (notamment lors de la venue de son frère Frederick en Angleterre). C'est une femme forte, qui n'hésite pas à prendre des décisions au moment opportun, qui sort du moule et du modèle féminin de l'époque. Son caractère quelque peu effronté mais toujours doux est tellement plaisant à découvrir, à suivre et à lire.
J'ai aimé chaque personnage. Peut-être, très certainement, trop intensément. Chaque fois que j'y pense, chaque fois que j'en parle, je suis emplie d'émotion, mon coeur s'emballe. J'aime l'ambiance générale du roman, cette histoire d'amour sous fond de grève des ouvriers, de perte d'êtres chers.
Ce livre joue énormément sur les changements ressentis par les personnages. Higgins prend le temps de connaître son employeur, de comprendre sa position, même si certains points lui échappent. C'est cette volonté d'évoluer qui me plaît. De son côté, Thornton apprend à être moins arrogant et à estimer ses employés, à essayer de leur offrir de meilleures conditions de travail et à se faire respecter sans utiliser la violence.
Je ne dirais jamais combien j'ai aimé ce livre, cette histoire. Je crois que je pourrais le lire en boucle que je n'en lasserais même pas. J'aurais toujours le coeur qui s'accélère lors de la déclaration de Mr. Thornton, je sentirais toujours l'excitation m'envahir lorsque Margaret raccompagne Frederick à la gare, je serais toujours émue à la lecture du dernier chapitre. Ce livre fut une très belle découverte et ne fait que confirmer et renforcer mon amour pour la littérature victorienne.