Un homme se fait tué au couteau, dans un port en Corse, et à partir de là le narrateur, cousin de l'assassin, relate diverses histoires de famille qui ont un lien plus ou moins direct avec ce geste.
La plume de Jérôme Ferrari est toujours aussi belle, à condition de ne pas être réfractaire aux longues phrases pouvant s'étaler sur une page entière, entre histoires dramatiques mais aussi un peu comiques de faits divers, contes orientaux richement illustrés par le vocabulaire de l'auteur et considérations acides sur la bêtise humaine qu'elle soit celle des insulaires ou celle des touristes.
La brièveté du roman, ce style expansif mais agréable, la misanthropie honteusement délicieuse, le ton à la fois désabusé mais toujours enclin à provoquer des sourires ; tout cela participe au charme de ce titre qui permet au narrateur de déblatérer sur tout un tas de sujets comme le tourisme de masse, l'absurdité de la recherche de mobile justificatif dans les actes humains, la frustration et ses conséquences...
Il peut se dégager une violence verbale parfois dérangeante à certains moments mais tout est tellement bien écrit que cela n'empêche pas d'y prendre du plaisir à la lecture.
Un roman aux accents d'essai.