Nord sentinelle nous conduit au cœur de l’île de beauté, cette Corse dans laquelle l’auteur du Prix Goncourt 2012, avec Le serment sur la chute de Rome, a passé une bonne partie de son enfance.
Un roman dans lequel la violence sert pour ainsi dire de fil rouge, avec un récit qui démarre par un fait divers, quand un jeune insulaire, poignarde un étudiant en médecine – avec lequel il était pourtant ami –, pour une simple histoire d’orgueil mal placée.
Un drame à partir duquel Jérôme Ferrari va remonter le temps pour nous raconter, par étapes, la destinée, sur plusieurs générations, de la famille Romani dont l’histoire est marquée par la le sceau de la violence.
En filigrane, Jérôme Ferrari tisse le portrait de cette Corse envahie par les touristes, vu à travers le regard de différents personnages, dont un prof de philo qui revient au pays après avoir passé plusieurs années à l’étranger.
Avec un humour très fin et une ironie salutaire, qui n’est pas sans rappeler un certain Philippe Roth, Jérôme Ferrari ne ménage personne, pas plus les touristes que les autochtones, dans cette peinture littéraire très caustique dont on savoure chaque page avec beaucoup plaisir.
Si ce roman est bel et bien le premier volet d’une trilogie intitulée Contes de l’indigène et du voyageur, il va s’en dire que l’on attend déjà avec impatience le deuxième volet.
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