Tout commence par un début de thriller classique: Sixtine, une enfant de dix ans disparait sur une plage de l’île d’Oléron en plein été alors qu’elle est en vacances chez ses grands-parents. Jeanne, sa mère, ressasse sa douleur et sa colère, et se sent coupable de l’avoir délaissée au profit de son travail, tandis qu’elle reproche à son mari de ne pas l’avoir surveillée correctement en raison de ses infidélités. La police arrête un multirécidiviste déjà connu pour le viol de quatre fillettes, toutefois le corps de Sixtine n’est pas retrouvé. Un espoir subsiste de la revoir mais Jeanne comprend que rien ne sera jamais plus comme avant. Une piste peut-être, celle d’une autre disparition dans un parc parisien quelques mois plus tôt qui avait bouleversé Sixtine : elle jouait avec d’autres enfants et l’un d’eux a été enlevé et tué non loin de là. La petite fille a t elle été témoin d’une chose qu’elle n’aurait pas dû voir ?


Un thriller classique ah! ah! Qui prend un virage inattendu, de ceux qui vous glacent et peuvent vous faire glisser sur une mauvaise pente. Evidemment les pages se tournent à toute vitesse pour ne cesser leur danse folle que lorsque l’on est au bord de la nausée. Parfois j’ai eu l’impression que les auteurs sautaient volontairement des étapes, que j’aurais aimé voir développer mais je comprend leur choix. On comprend après coup ce qu’il s’est passé, il faut donc être très attentif.


Nous avons d’une part les pensées de la mère qui se lamente, se révolte, cherche et tourne en rond en se demandant ce qu’est devenue sa fille. En tant que mère, évidemment je peux comprendre ce qu’elle ressent et rien ne nous est épargné. D’autre part, nous avons le point de vue de la petite fille et là, idem le récit est glaçant. La trame est donc diabolique, ne nous laissant aucun répit jusqu’à la moitié du roman où là, on se prend un revers que l’on attendait pas! Mais chut! C’est brut de décoffrage et ça prend aux tripes ! Sordide et diabolique, primitif et contre-nature, j’ai rarement lu cela auparavant. Une remise en question de la nature humaine comme savent le faire, dans leurs œuvres fortes et violentes Karine Giebel ou Claire Favan !


J’ai mis un peu de temps pour digérer cette lecture dérangeante, perturbante et inattendue. Première lecture pour moi de ce duo, certainement pas la dernière, mais je me demande encore si je n’aurais pas dû commencer par un autre de leurs romans. Ces deux là nous emmènent là où on n’a pas envie d’aller et pourtant on y va quand même, il y a un plaisir malsain là-dedans, pas de doute!


Je remercie Fleuve Noir via Netgalley pour la lecture de ce roman !

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le 11 avr. 2022

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