La lecture de ce travail de réflexion est assez troublante. C'est comme si certaines de vos réflexions vieilles de 15 ans prenaient forme, documentées et présentées avec des exemples.
Dans un monde où les familles ont évolué sensiblement au cours du dernier siècle, est-ce que finalement le dernier tabou n'est-il pas celui de l'amour ?
Cet amour qui a justifié le mariage, les divorces, les liens filiaux et la parentalité reconnus par la loi, l'administration et la société, régit tout. La société est construit autour du modèle de la famille nucléaire.
L'auteur de cette critique n'a pas la prétention de vouloir incendier le vieux temple. Mais comme l'auteur de ce roman, il s'interroge. A l'heure où, c'est un fait, le dogme du papa -maman et les deux enfants pour la vie est remis en question de manière évidente, le moment n'est-il pas venu de préciser la place que les amitiés ont [peuvent / doivent] pris dans nos vies respectives?
Le recul de la pratique religieuse, le divorce par consentement mutuel, l'émancipation juridique de la femme, le PACS, le Mariage pour Tous redéfinissent la vision familiale. Les familles recomposées sont désormais légion et les amours homosexuels affirmés (à nuancer mais en voie de progrès). Y-a-t-il une place pour des modèles encore plus contestataires ?
La vraie question est, il me semble, doit-on donner une visibilité et une reconnaissance à ces modèles qui existent depuis bien plus longtemps que l'auteur de ces lignes ? Les communautés altermondialistes du Larzac m'ont en effet préexistés et elles me survivront sûrement.
La plupart des exemples proposés dans ce recueil sont aussi vieux l'homme et la femme font société. Ce qui se pose en fait, c'est plutôt de savoir si notre droit et notre pratique doivent s'adapter. Vaste question sur un sujet vertigineux. Avec un seul repère constant : la place de tout à chacun dans un monde qui le dépasse.