Pur génie du cinéma, Robert Bresson n'a pas eu une filmographie prolifique, réalisant ses productions que lorsqu'il en ressentait le besoin, trouvait matière à élaborer film après film ses théories sur le cinématographe. Ses notes ici rassemblées sont une mine d'or pour qui aimerait comprendre, ou a compris que ce créateur avait une passion sans équivalent pour le septième art.
Un homme qui n'allait que très peu au cinéma, n'y voyant à ses yeux que du ''théâtre filmé'', ce qui l'incitera à élaborer la théorie du ''modèle'', acteur qui n'agit que par l'instinct, l'automatisme, sans réflexes de jeu ou de phrasé, une manière de lier l'image propre à lui, comme un peintre applique chaque pointe de couleur sur sa toile ; tout doit sembler naturel pour permettre au septième art d'atteindre une forme de vérité que lui seul peut détenir.
Si certains accusent une fausseté dans le jeu, dans l'écriture, dans l'omniprésence de la voix off, c'est peut-être simplement qu'il n'adhèrent pas au fait que le cinéma n'est pas une copie conforme de notre réalité, mais le moyen d'en créer une autre. En outre, Bresson a créé plus qu'une forme de cinéma, il l'a magnifié à travers ses théories pour l'élever plus haut, qu'il parle à sa juste valeur.