Le temps des cathédrales
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TOUTE CETTE CRITIQUE CONTIENT DES SPOILERS
Je pense que c'est le libre le plus long que j'ai lu de ma vie.
À la fois magnifique et décevant.
Hugo écrit très bien et son histoire m'a captivé. Il sait prendre son temps pour créer le paris du 15e siècle qu'il veut qu'on s'imagine et ça a marché. Sa manière de décrire les motivations et le caractère de ses personnages est admirable. J'aime spécialement les scènes de dialogue de Phoebus où il répond de manière un peu nonchalante.
La Esmeralda est un personnage absolument magnifique. Son entêtement à aimer Phoebus est frustrant, mais compréhensible. L'amour est aveugle, le coeur a ses raisons que la raison ignore disait Pascal. Avec Quasimodo c'est le seul personnage vertueux, gentil, avec lequel on peut s'identifier et dont on veut réellement qui soit heureuse et réussisse ses projets.. Hugo réussi également à nous décrire sa beauté de sorte qu'on arrive presque à la voir. C'est de loin le personnage de fiction littéraire la plus belle que j'ai lu (si une telle chose a du sens).
Ce que j'ai moins aimé: Les longues apartés de 30 pages d'Hugo sur l'architecture/l'histoire/les rues de Paris au 15e siècle. C'est, certes, intéressant, mais ce n'est pas ce que j'avais envie de lire. Je voulais en savoir plus sur nos personnages. Ce n'est pas une critique objective sur la qualité de l'oeuvre, mais plus une critique quant à mon appréciation.
Enfin, la fin est à la fois captivante/forte en émotion et un peu exagérée selon moi. Il y a trop de morts, ça en vient invraisemblable. J'ai aussi beaucoup de difficulté avec certaines décisions de Pierre Gringoire vers la fin du livre. J'ai l'impression qu'Hugo a un peu trop poussé son côté philosophe purement spéculatif cherchant la vérité au détriment de l'amour des humains. Sa totale indifférence à l'égard d'Esmeralda et son choix de sauver la chèvre m'a paru bizarre.
Aussi, Claude Frollo est une contradiction sur 2 pattes. Je ne comprends pas sa conception de l'amour. Il aime Esmeralda à la folie, plus que tout. Hugo passe de longs moments à décrire la force des sentiments amoureux de Claude à l'égard d'Esmeralda. Cependant, ce n'est pas un vrai amour selon moi, c'est un amour égoïste. Ce que Claude recherche n'est pas le bien d'Esmeralda, il veut simplement qu'elle l'aime, il la veut que pour lui, il se fou de son bonheur. C'était délibéré dans l'écriture d'Hugo, mais je trouve étonnant qu'un amour SI FORT ne soit en fait qu'égoïste et que Frollo qui est tant épris d'Esmeralda se fou qu'elle soit heureuse ou non et préfère la voir mourir que de la voir vivre dans les bras d'un autre. Bref, écriture de personnage de Frollo un peu bizarre selon moi.
Quasimodo, lui, ressent un « réel » amour. Il se fou qu'Esmeralda l'aime (c'est sûr qu'il aimerait ça, mais son amour n'en est pas dépendant), il veut simplement qu'elle soit bien. J'avoue que ma distinction entre amour réel et non réel est un peu arbitraire et mériterait clarification conceptuelle. Je ne sais pas trop comment la faire. J'ai l'impression que c'est dans la définition du terme « amour » qui semble impliquer, tel que je l'entends, un certain abandon de soi pour l'autre, un désir de vouloir son bien même si nous n'étions plus là. Pas très satisfaisant comme clarification, mais je n'arrive pas à l'expliquer mieux. Je ne sais pas ce que le mot « amour » devrait vouloir dire, mais je pense qu'on ne peut pas qualifier du même mot ce que Quasimodo ressent pour Esmeralda de ce que Frollo ressent pour Esmeralda.
Les derniers chapitres ont un ton anti monarchiste! Cohérent considérant que c'est écrit au 19e siècle. Je ne sais pas ce qu'Hugo pensait de la monarchie, par ailleurs.
Créée
le 23 août 2021
Critique lue 85 fois
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